La genèse des Tramways Lausannois

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A la suite de New-York, Genève est la première ville en Suisse à adopter le tramway tracté par chevaux en 1862. La grande révolution du tram date toutefois de 1881, lorsque les Berlinois installent un tramway électrique. En Suisse, c’est en 1888 qu'un tel système est mis en service entre Vevey et Villeneuve.

A Lausanne, l’ingénieur cantonal Gonin, impliqué dans le développement du Lausanne-Ouchy est dès le début des années 1870, un promoteur du tram, mais sans succès. D’autres groupes d’intérêts étudient la question au début des années 1890. Finalement, en 1894, la Municipalité invite la Société de développement de Lausanne à s’appuyer sur les compétences de l’ingénieur Adrien Palaz (1863-1930) pour construire un réseau général de tramways. Palaz ayant obtenu la concession du domaine public pour cet objet, définit son plan en une année. Six lignes électriques jusqu’à Lutry, alimentées par voie aérienne sont dessinées. En 1895, une souscription permet de financer le projet, la commune de Lausanne investissant la moitié du capital mais renonçant à une représentation équivalente au sein du conseil d’administration. La société des tramways lausannois est constituée le 5 juin 1895. Adrien Palaz exerce le rôle d’admnistrateur délégué et dirige les destinées de la société jusqu’en 1903.

Le cœur de l’entreprise des TL à Couvaloup

En août 1895 débute la construction de l’usine électrique qui doit alimenter les lignes de tramways. Elle se situe entre la rue Saint-Martin et l’actuelle rue Dr César-Roux. L’emplacement sert également de siège administratif et de dépôt des wagons. L’usine reste opérationnelle de 1896 à 1902, date à laquelle l’usine communale de Pierre-de-Plan prend le relais.

Premières années d’exploitation et extension du réseau

En mars 1896 sont posées les premières voies des tramways. En août, on passe aux essais et l’inauguration se déroule le 29 août. L’exploitation débute le 1er septembre 1896. La cadence des tramways est fixée à 10 minutes sur la partie urbaine en journée. Le tronçon vers la Pontaise depuis Saint-François, vu sa déclivité, n'est ouvert que le 25 septembre après des contrôles de sécurité supplémentaires. A ce moment là, 21 voitures circulent sur 11km de voies. Très vite, la demande populaire pour de nouvelles lignes débouche sur l’ouverture de liaisons vers l’hôpital, Prilly et La Rosiaz.

Le gros problème pour l'extension du réseau est lié, à cette époque, à la fourniture d’électricité. En 1901, le conseil communal accepte le principe d’une fourniture du courant par la commune. En octobre 1902, l’usine transformatrice de Pierre-de-Plan alimentée par l’usine électrique du Bois-Noir à Saint-Maurice permet de résoudre cette difficulté. Le site de Couvaloup est racheté par Lausanne. A Prélaz, un dépôt et atelier est construit sur 20000 m2, complété par de nouvelles halles en 1910 et 1931.

Le réseau s’étoffe progressivement vers la Sallaz, point de départ des chemins de fer du Jorat. En 1903, les lignes Cour-Montoie, Ouchy et Renens sont ouvertes. La ligne entre Saint-François et Renens passe par la gare du LEB à Chauderon, réseau interconnecté aux TL en 1906, facilitant les flux de marchandises, notamment ceux en provenance de la fabrique Nestlé à Bercher. La même année, une nouvelle ligne relie la gare ferroviaire au pont Chauderon via Ruchonnet. En 1909, c’est Beaulieu qu’on peut rejoindre depuis la gare. Les tramways ajoutent le transport du bétail à leur panoplie en 1909, date à laquelle ils desservent les abattoirs de la Borde. En 1906-1907, Cugy et Montheron sont atteignables depuis le Tunnel. En 1912, Montchoisi et Pully sont intégrés au réseau. Dans les années 1930, le réseau compte 66 km de lignes de tramways mais les autobus et trolleybus vont rapidement remplacer le rail pour quelques décennies.